Sainte Janie fut profondément influencée par la pensée de son frère Ostad Elahi, sa vision originale de l’homme, de sa nature métaphysique et du processus de maturation de l’esprit, qu’il appelait le « perfectionnement ». Elle fit sienne l’approche rationnelle qu’il avait développée de la spiritualité, une spiritualité qualifiée de « naturelle », car s’insérant sans rupture et sans contrainte dans le cours naturel d’une vie active et responsable orientée vers l’attention à autrui et la recherche en toute chose du contentement divine(1).
« Lorsque l’homme réfléchit à son origine, à sa destination et aux raisons pour lesquelles il se trouve dans ce monde, il est à l’étape de la connaissance de soi. La condition sine qua non de la connaissance de soi est de devenir un véritable être humain, c’est-à-dire vouloir pour les autres le bien que l’on veut pour soi-même. La mise en pratique de cette devise mène l’homme au point où toutes les qualités inhérentes à l’humanité émanent d’elles-mêmes de sa personne. Parvenir à la connaissance de soi est un préalable indispensable pour aborder l’étape de la connaissance du Créateur. » Tout comme Ostad Elahi, Malek Jân accordait une importance particulière à quelques principes tels la pureté de l’intention, la concordance entre les actes et les préceptes, l’ouverture d’esprit et la tolérance. Elle s’opposait par exemple à toute forme de prosélytisme : l’homme étant doté du libre arbitre, c’est à lui de décider des modalités de sa direction spirituelle et de la forme de sa relation avec le Divin, tout comme lui appartient la décision de négliger ce lien ou de s’en défaire. Concevant les différentes religions comme autant de voies menant potentiellement au Créateur unique, la question de l’origine du chemin lui importait peu. C’est pourquoi Malek Jân, bien que née dans une tradition musulmane, exprimait sa foi chaleureuse par delà les rituels de sa confession. Pour elle, la spiritualité authentique ne devait connaître ni frontière, ni nationalité ; elle devait ignorer les distinctions de race, de sexe ou de religion. La ferveur de sa dévotion, Malek Jân l’exprimait à travers son amour pour son prochain, quel qu’il soit, par l’invitation à devenir meilleur chaque jour et à agir en ce sens dans le seul but d’accomplir son devoir d’être humain (« c’est cela, le contentement divin », disait-elle). (1) L’éthique est le fondement de la pensée d’Ostad Elahi. La réflexion sur le rôle de l’éthique, sur sa place dans nos sociétés modernes et sur sa pratique dans un but de solidarité est la vocation de la Fondation Ostad Elahi -éthique et solidarité humaine, reconnue d’utilité publique par décret du 27 janvier 2000. |
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